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En ce moment, les semaines se suivent, s’étirent et se ressemblent et peut-être que déjà, ce qui vous semblait extraordinaire il y a 4, 3 ou 2 semaines se transforme déjà en une forme de routine.

Le télétravail par exemple ? Fastoche !

Le skype à 45, le zoom, les webinaires ?  Des jeux d’enfants ! Quoique très éprouvants pour la concentration et qui ne remplaceront jamais les contacts humains. En effet, qui n’a pas ressenti ces derniers jours de grands moments de solitude après avoir parlé dans le micro et expérimenté 10 secondes interminables de silence (Ok, on nous a bien recommandé de parler l’un après l’autre, mais quand même 10s ça fait long) sans voir les mimiques habituelles de ses interlocuteurs  ( 🙂 , 🙁  , 😮 ) ou de  ceux qui gribouillent sur leur carnet, qui réprimandent un bâillement intempestif ou qui veulent absolument prendre la parole en agitant frénétiquement leur stylo comme une baguette de majorette. Le contraire est également vrai:  je défie quiconque en ce moment  de ne pas avoir eu  la furieuse envie de cliquer sur le bouton « terminer la session», en pensant aux milliers de choses encore à rendre par écrit  avant la fin de la semaine à celui ou celle qui  justement en ce moment  est entré dans une longue diatribe en s’écoutant parler.  En fait on se découvre  plein de nouvelles  qualités que l’on pourra sans aucun doute faire valoir  face à  un jury de concours telles que la patience, l’écoute, l’empathie, la résilience  et même parfois l’indulgence pour son prochain.

 

La réponse de l’OIT face aux défis de ce fichu virus par exemple ? Check !

Comme nous sommes tous des adeptes assidus des réseaux sociaux et complètement accros à la page spécialement créée sur internet à son égard, on le voit bien que nous sommes tous des champions et des championnes, notre Directeur général n’arrête d’ailleurs pas de nous le dire tous les 3 jours et ça fait tellement du bien aux égocentriques que nous sommes tous.  Savourons bien ce moment présent, il est précieux et peut ne pas se représenter avant longtemps.

En même temps, (allons bon, voilà que je me mets à parler comme mon président, qui lui aussi nous cause dans le poste un jour sur deux) si ce ne sont pas les centaines de spécialistes que nous sommes, travaillant d’arrache-pied dans cette organisation, issus du monde des employeurs, des organisations syndicales et des gouvernements, ne sommes pas capables de fournir des réponses, aidés par tout le personnel administratif nécessaire à la bonne marche organisationnelle, alors qui le sera ? C’est une momentum inédit que l’ensemble du personnel a déjà saisi, au regard de la présence de l’OIT dans les débats internationaux ou sein des Nations unies actuels. Nous pouvons en être fiers et ne nous laissons pas abattre par la critique facile et récurrente qui, selon mes sources bien informées, a déjà commencé à pointer le bout de son nez du côté de certains mandants. Mais que veulent-ils à la fin ?

Piétiner toutes les valeurs et protection des travailleurs que l’OIT a mis plus d’un siècle à construire, ne pas les appliquer à la fonction publique internationale et que le futur de notre travail ressemble à celui du Moyen-Âge ?

 

La résilience et la faculté d’adaptation du personnel de l’OIT par exemple ? Des initiatives formidables !


Alors pour casser cette routine et faire battre en retraite l’humeur morose quant à tant d’incertitude, la tachycardie folle ou le découragement devant l’ampleur de la tâche qui soudainement se manifestent dans la journée ou la nuit d’ailleurs, le personnel de l’OIT a des ressources cachées inépuisables pour garder le moral. Que ce soit des skypes apéros ( va-t-on tous finir aux AA ?) ou des « Chitrali Café», des chansons you-tube décrivant le quotidien de nos collègues, des dizaines de dessins humoristiques, des photos de place de télétravail fleuries ou des vidéos de rouleaux  de papier toilette combinés avec des dominos se déroulant dans l’ensemble de leurs espaces confinés (euh oui, ça existe, je l’ai visionné…)  Tout ce qui contribue à tisser du lien social est de toute façon bon à prendre, on ne sera pas très regardant en ces temps difficiles.

Allez courage et Bonnes Pâques !

 

 

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