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Le 16novembre 2023, le Syndicat du personnel a lancé son premier mini-festival du film engagé dans lequel a été présenté des courts métrages ainsi que le film « la syndicaliste » .
Le Syndicat a été heureux d’accueillir Mme Kearney qui a témoigné après le visionnage du film retraçant son expérience en tant que lanceuse d’alerte et de victime.
Dans la lignée de cet événement, nous avions encore quelques questions à poser à Mme Kearney qui sont reflétées dans cette interview qu’elle a gentiment pris de le temps de nous donner:
1. Comment percevez-vous le rôle des militants syndicaux, en particulier des femmes, dans la protection des droits des travailleurs ?
Tout dépend de la législation de chaque pays. Par exemple en Allemagne c’est la co gestion alors cela permet d’avoir des syndicats puissants. D’autres pays comme la France et l’Angleterre ont des législations plus restrictives. Cependant il faut faire avec. Notre rôle est d’être à l’écoute, d’améliorer les conditions de travail, rencontrer régulièrement les travailleurs et les accompagner le cas échéant. Les femmes syndicalistes ont une vulnérabilité à cause de leur genre. Elles peuvent être victimes du harcèlement (il me semble plus que les hommes), d’agression ou autre attaque. Je n’ai pas de chiffres sur ce sujet. C’est le feedback d’un certain nombre de femmes que j’ai rencontré. En conséquence, une bonne équipe syndicale unie, soutenante et à l’écoute est essentielle pour pouvoir déposer en cas d’incident. Un bon réseau au sein d’une structure où on travaille est important aussi.
2. Pensez-vous que le syndicalisme est toujours une force efficace pour défendre les droits des travailleurs dans le monde d’aujourd’hui ? Pourquoi ?
Je pense que le syndicalisme est toujours une force efficace pour défendre les salariés. Bien qu’il semble de plus en plus difficile selon les pays. Les élus syndicaux doivent être connus et soutenus par les travailleurs. Ensemble ça donne une efficacité d’action qui peut être bénéfique pour tous. De plus, les entreprises et d’autres structures ont besoin des syndicats.
3. Comment les syndicats peuvent-ils jouer un rôle actif dans la protection des lanceurs d’alerte (mise en place d’un fonds de soutien financier, accompagner ces lanceurs dans leurs démarches, etc.) ?
Les lanceurs d’alerte ont besoin de soutien, d’accompagnement à la fois juridique, financière et psychologique. Les lanceurs d’alerte ne sont pas dans le calcul. Souvent ils se trouvent démunis et isolés suite à l’alerte. La mise en place d’un fond de soutien financier est une excellente idée car cela peut pallier au manque de moyens des lanceurs d’alerte. Les syndicats sont des excellents accompagnateurs. Personnellement, sans le soutien de mon syndicat je n’aurais pas pu aller au bout.
4. Comment pouvons-nous renforcer la solidarité et l’empathie au sein des organisations syndicales, surtout dans des situations difficiles comme celles présentées dans le film ?
Les formations sont des excellents outils pour apprendre à travailler ensemble et faire face à des situations difficiles. Les formations peuvent souder une équipe et travailler sur des valeurs communes. J’avais, personnellement, travaillé pendant plusieurs années sur le CNV Communication Non Violente. Vous connaissez peut-être ?
5. Avez-vous un message à transmettre au personnel du BIT après votre visite ?
Merci merci.
J’ai ressenti une générosité, un dynamisme et une bienveillance au sein du BIT. Gardez cet esprit d’équipe.
Je n’ai pas de message particulier sauf à vous dire “keep up the good work”.
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