Au 4 route des morillons, l’été s’étire nonchalamment, calme apparent après le bourdonnement de la conférence.

Les bureaux, au frais, sont un peu délaissés :  vacances, télétravail, agitation toute relative de quelques stagiaires studieux nouvellement arrivés.

Méfiez-vous de l’eau qui dort.

Dans les colonnades, ornées de drapeaux, comme pour une olympiade, une rumeur serpente et s’élève comme une clameur, et c’est loin d’être une clameur de liesse, mettant le feu aux poudres et surtout le personnel hors de lui.

Vous pensez tranquillement déjeuner à la cafétéria, quand soudain le téléphone tintinnabule de manière insistante. Simultanément, des collègues vous accostent presque sauvagement. Pourtant, comme Stephan Eicher, vous aimeriez bien pouvoir déjeuner en paix. Hélas, ce sera pour une autre fois.

Tu sais la nouvelle ? IL EST REVENU…

Le plateau a failli faire un double salto des mains tant cette nouvelle est impensable et surtout indigne.

Nous parlons d’un temps que les petits nouveaux ne peuvent pas connaitre mais que ceux en place depuis 10 ans au moins auront vécu et suivi les maintes péripéties de la personne en question. Ripoliné, affable, extrêmement intelligent, s’élevant dans les plus hautes sphères, il fut  tout d’abord dans des négociations à haut risque  avec le Syndicat pour le compte des Ressources humaines.  Sautant comme un fusible une première fois à la demande des représentants du personnel, il trouva asile, avec la bénédiction du pouvoir en place, dans son domaine de prédilection : le droit. Las, dans ce service il ne pouvait y avoir deux chefs, un combat de coqs fit rage jusqu’au point où l’on trouva un nouveau refuge pour l’homme en déshérence en tant que chef d’un département hautement stratégique en termes de relations extérieures. Ce département, durant une partie de sa direction (ou  devrait-on dire plutôt son « manque  de ») fut le théâtre désastreux  d’une des plus grandes affaires de harcèlement, où des collègues  dans un des services subalternes ont souffert le martyr  et perdu leur santé et  où au contraire, d’autres, hautement protégés, ont vu leur carrière  décoller comme des fusées (fusées qui fort récemment, sont reparties sur leur base de lancement, pas très loin du BIT d’ailleurs). Tout ce remue-ménage  et en attendant des décisions du TAOIT ( prises depuis) avait eu raison  finalement de ce management pour le moins discutable et l’homme, poussé vers la sortie,   alors  rencontré aux détours de la salle des délégués, avait  lâché  devant plusieurs interlocuteurs,  la mine contrite mais  avec un aplomb  sidérant  : « C’est fini,  je jette l’éponge, je m’en vais… »

 Et voilà qu’une paire d’années plus tard, s’assurant que la majorité des connaisseurs de la saga étaient désormais hors d’état de contrer un éventuel retour, revoilà l’homme  dans les murs, recruté probablement  grâce à de lointaines actions redevables. Et qui sait, ayant appris que le poste de conseiller juridique ainsi que celui du Greffier du tribunal se libéraient cet été, le personnel n’est peut-être pas au bout de ses surprises  et , espérons-le, de sa colère.

Avec le recul et d’autres informations parvenues sporadiquement, quelques constats :

  • L’OIT aurait tant à gagner à interdire une fois pour toutes les recrutements des « persona non grata” et celles en retraite (surtout des hommes d’ailleurs) au nom de le la sacrosainte expérience.
  • Lorsque l’OIT clame  à tout va le zéro tolérance en matière de harcèlement sous toutes ses formes, elle devrait faire en sorte que  son management en soit également convaincu.
  • L’OIT a tout intérêt et surtout le devoir moral  de  se concentrer  sur le coaching et la formation du personnel  existant pour faire émerger l’élite de demain.

Bonne fin d’été.

Le prince  pas charmant

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At 4 route des morillons, summer stretches on nonchalantly, apparent calm after the buzz of the conference.

The cool offices are a little neglected: vacation, teleworking, and the relative bustle of a few newly-arrived studious trainees.

Beware of sleeping water.

In the colonnades, adorned with flags, as if for an Olympiad, a rumor meanders and rises like a clamor, and it’s far from a clamor of jubilation, setting fire to the powder keg and especially the staff.

You’re thinking of having lunch in the cafeteria, when suddenly the telephone rings insistently. Simultaneously, some colleagues accost you almost savagely. And yet, like Stephan Eicher, you’d love to be able to have lunch in peace. Alas, that’s for another time.

Did you hear the news? HE’S BACK…

The set almost did a double handstand, so unthinkable and above all unworthy was this news.

We’re talking about a time that the newcomers can’t possibly know, but that those who’ve been in place for at least 10 years will have lived through and followed the many adventures of the person in question. Elegant, affable, extremely intelligent, rising to the highest spheres, he was first involved in high-risk negotiations with the  staff union on behalf of Human Resources.  Blowing  like a fuse the first time at the request of staff representatives, he found refuge, with the blessing of the highest hierarchy, in his preferred field: law. Unfortunately, there couldn’t be two chiefs in this department, and a cockfight raged to the point where a new refuge was found for the man as head of a highly strategic department in terms of external relations. This department, during its leadership (or should we say its “lack of”) was the disastrous scene of one of the House’s biggest harassment cases in one of its Branch, where colleagues suffered martyrdom and lost their health, while others, highly protected, saw their careers take off like rockets (rockets which very recently returned to their launch base, not far from the ILO by the way). All this upheaval,  and while waiting the ILOAT conclusions( out since then), had taken its toll on this management style, which was questionable to say the least, and the man, pushed towards the exit ,encountered  at the time in the delegates’ room, had said to several interlocutors, with a contrite expression but a staggering aplomb: “It’s over, I quit, I’m leaving…”.

And now, a couple of years later, having ensured that the majority of the saga’s connoisseurs were no longer in a position to thwart a possible return, the man many is back in the picture, recruited probably thanks to some distant indebtedness. And who knows, having learned that the position of legal advisor as well as that of Clerk of the Court were to become vacant this summer, the staff may not be at the end of their surprises and, let’s hope, their anger.

With the benefit of hindsight and other sporadic information, here are a few observations:

– The ILO would have so much to gain by banning, once and for all, the recruitment of “persona non grata” and retirees (especially men, by the way) in the name of the sacrosanct experience.

– When the ILO proclaims zero tolerance of harassment in all its forms, it should ensure that its management is equally convinced.

– It is in the ILO’s interest, and above all its moral duty, to focus on coaching and training existing staff, so that tomorrow’s elite can emerge.

Have a good end of summer.

Prince not charming

Spanish version (deepl) : aquì

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