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Chère lectrice, cher lecteur,
Vous trouverez ci-dessous des articles soumis volontairement par trois huissiers du CEI, décrivant leur expérience au cours des deux semaines de l’événement. Les points de vue et les opinions des auteurs de l’article sont les leurs. Et vous, quelle est votre expérience ? Avez-vous vécu le même CEI ?
1) Mon expérience de la CIT
La Conférence internationale du travail a été un événement stimulant et une excellente occasion de mettre son temps libre au service de l’OIT. Elle s’est avérée un excellent moyen de comprendre comment un lieu de travail fonctionne efficacement en maximisant la division du travail ; cela a simplifié les tâches de chaque groupe d’huissiers et a permis d’accomplir efficacement le travail de la journée. Outre les tâches proprement dites, la conférence nous a permis, à nous les placiers, d’élargir notre perspective sur la manière dont les choses fonctionnent grâce à une approche pratique.
Du point de vue d’un huissier, la conférence de l’ILC peut manquer d’enthousiasme, mais il ne s’agit pas seulement d’ouvrir et de fermer des portes, ou de donner des indications aux délégués. C’est aussi un excellent moyen de comprendre comment un lieu de travail tel que l’OIT fonctionne efficacement lors de son événement le plus important de l’année, et c’est l’occasion de renforcer de nouvelles relations. Les équipes de travail étaient réparties entre le matin et le soir et chaque huissier disposait de plusieurs pauses de 15 minutes.
Les salles de conférence XX et XIX ont toujours accueilli les événements les plus importants et les plus médiatisés (ceux auxquels la presse accorde généralement la priorité). La salle XX était toujours la salle plénière et la salle XIX accueillait généralement la commission sur les risques biologiques. Deux huissiers gardaient chaque porte, vérifiant les badges des délégués et des fonctionnaires qui souhaitaient entrer.
Les salles XVII et XVIII se classent au deuxième rang des salles les plus importantes. Elles accueillaient également d’importantes commissions et servaient de salles de débordement lorsque les salles XX et XIX étaient pleines. C’est dans cette salle qu’ont eu lieu les discussions en commission sur les principes fondamentaux relatifs aux droits du travail et à une économie de soins décente.
Les salles XXI-XXVII accueillent généralement les réunions des groupes d’employeurs, de travailleurs et de gouvernements (par continent).
Le lieu de travail était efficace parce que chacun avait un rôle particulier, répétitif et pourtant simple. Dans l’ensemble, les résultats collectifs ont été positifs – la Conférence fonctionne comme une machine bien huilée, et les résultats positifs du travail des huissiers font partie de cet effort global.
La CIT nous a permis de nouer de nouvelles relations, en nous donnant l’occasion de donner le meilleur de nous-mêmes dans la construction de notre image auprès des autres, ce qui, je crois, a été très important pour façonner le résultat positif de ces deux semaines de travail. Merci à l’OIT pour cette opportunité.
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2) Huissier à la conférence (Du rêve à la réalité)
Je viens de terminer mon année universitaire et j’étais impatient de commencer mon travail à la conférence du BIT.
Je me dis que pour mon premier contact avec la vie professionnelle, j’ai beaucoup de chance de travailler pour cette conférence. Être au contact de délégations de 187 pays, voir le travail effectué lors des commissions, c’est une chance incroyable.
Après quelques jours, je m’aperçois que cet évènement est très loin de mes attentes. Le résumé de mes journées : rester debout devant des portes pendant de longues heures, parfois six heures sans réelle pause ni même le temps pour manger. Un emploi du temps reçu à 22h30 (au mieux) pour le lendemain. Merci les conditions et la planification.
Nous sommes visibles sans être vu…quelle étrange sensation. Cela me rappelle la pandémie où tous les petits travaux étaient encensés pour être tout aussi rapidement oubliés et dénigrés. Je suis conscient que le travail d’huissier n’est pas le plus important…mais sans les petites mains, rien ne se passe.
J’aimerais également mentionner les nombreuses incivilités, paroles peu aimables et attitudes plus que déplacées notamment envers les huissières. Il me semble pourtant avoir vu un code de conduite.
Mon père dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés…. C’est une expression qui convient parfaitement à l’OIT…. Une organisation où les droits et les conditions de travail devraient être un exemple pour le monde…. Malheureusement, que de chemin il reste à parcourir pour y arriver.
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3) CIT – reste dans l’ombre et tais-toi !
Les services de support ne se réjouissent pas toujours de l’arrivée de la CIT. Pour eux, cela signifie souvent, devoir gérer le stress et l’anxiété de tous ceux qui doutent intrinsèquement de la compétence technique des autres.
AVANT la CIT, il y a toute la préparation technique, le déménagement des PC écrans et autres matériels. Il y a la planification à géométrie variable, suspendue aux lèvres de celles et ceux qui ” décident “…. Mais souvent subissent également des pressions supérieures ou extérieures…..
Les services de support sont souvent le dernier maillon d’une chaîne ; ils doivent mettre en application à l’heure dite les décisions qui ont pris trop de temps à être validées en amont. Autant dire que tout ce petit monde court… avec ou sans flegme selon la capacité de chacun a gérer son propre stress ainsi que celui des autres.
PENDANT la CIT, il y a la nécessité à être prêt à intervenir pour un événement qui ne se produira peut-être pas…. Mais ça fait partie du boulot. Un PC tombe en rade, un écran ne s’allume plus, il n’y a plus de WiFi, un serveur devient lent, les interprètes n’entendent plus rien…. Tout est possible….
En ce qui me concerne, la CIT rime avec heures d’astreinte. L’astreinte, c’est quoi ? c’est le fait d’être à disposition sur appel sans être complètement engagé dans le processus. Tu as fait ta journée de travail normale, tu rentres chez toi avec ton ordinateur portable et tu attends jusqu’à minuit un coup de fil qui ne viendra pas, tu le sais…. Tu dois rester frais et dispo, prêt à intervenir rapidement. Quand le téléphone sonne, tu es content de savoir que tu vas rendre service à quelqu’un, voire lui ” sauver la vie ” (sic) et que pour une fois, tu n’as pas attendu pour rien. Mais ça n’arrive pas souvent. Cette année je n’ai eu ce plaisir et cette satisfaction que deux fois pendant les deux semaines.
Bien entendu, je ne conteste pas la nécessité du service, et je ne le compare pas à celui d’un huissier qui restera debout pendant des heures. J’ai accès à ma TV, mon frigo, et quand minuit sonne, il ne me faut que 30 secondes de trajet pour rejoindre mon lit. Mais pour l’huissier comme pour moi, le temps d’attente n’est pas pressé de passer.
Alors oui, je n’ai pas honte de dire que je ne suis pas un grand fan de la CIT, tout en reconnaissant limpidement sa nécessité pour le beau mandat de notre Organisation. Mais chaque fois qu’elle commence, cette CIT, je me réjouis qu’elle se termine.
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Spanish version (deepl): aquí
en parlant de cordonnier… il serait peut-être temps de lever le voile sur les conditions de travail pendant la CIT:
– pour les personnes faisant partie d’un drafting committee: quelques heures de sommeil par nuit, couchés après 2h du matin pour être sur le pont à 7h. La privation de sommeil est une technique de torture reconnue et semble peu appropriée pour des personnes qui travaillent sur des documents d’importance stratégiques et devraient donc être au maximum de leurs capacités d’analyse et de concentration …
– des jeunes “petites mains”, mis à mal par certains délégués au comportement malpoli, agressif, voire carrément inapproprié draguant ouvertement des huissières…